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Abstract
L'irinotécan (CPT-11) est un nouvel agent anticancéreux utilisé en première ligne pour le traitement du cancer colorectal métastatique, en combinaison avec le 5-fluorouracil/leucovorin. Cependant, l'administration de cet agent entraîne des toxicités sévères et imprévisibles chez une proportion importante de patients (20%). Plusieurs études indiquent que la variabilité interindividuelle du métabolisme du CPT-11 serait associée au risque de toxicité. La voie métabolique impliquée dans la conjugaison du métabolite actif SN-38, également responsable des toxicités, est la glucuronidation catalysée par les UDP-glucuronosyltransférases (UGTs). Cette voie est reconnue pour protéger contre les effets indésirables de l'irinotécan. Récemment, nos études ont démontré qu'il y avait trois gènes impliqués dans la conjugaison du SN-38, UGT1A1, UGT1A7 et UGT1A9. Certains polymorphismes du gène UGT1A1 ont été associés en clinique à une capacité plus faible à conjuguer le SN38 et à un risque de toxicité plus élevé. En revanche, certains polymorphismes ont également été identifiés pour le gène UGT1A7 mais aucune association significative n'a été démontrée. Les résultats de nos études ont permis d'identifier des polymorphismes dans le gène UGT1A9. Particulièrement, l'allèle UGT1A9*3 diminue significativement la formation de SN-38G in vitro et pourrait être associé aux toxicités. De plus, ces polymorphismes démontrent une distribution interethnique différente. L'impact de l'allèle UGT1A9*3 est, de plus, dépendant du substrat, suggérant que les individus porteurs de ce polymorphisme puissent présenter une capacité variable à métaboliser certains carcinogènes et hormones stéroïdiennes.