Abstract

Selon un point de vue très répandu, l'injection quotidienne et répétée de phencyclidine (PCP) reproduit chez l'animal des symptômes négatifs similaires à ceux observés dans la schizophrénie humaine en créant une hypodopaminergie corticale, notamment dans le cortex préfrontal. Le présent mémoire s'insère dans un programme de recherche qui vise à tester ce point de vue qui, dans les faits, repose sur peu de données empiriques publiées. Plus spécifiquement, l'expérience rapportée dans le mémoire compare la performance de rats traités avec du PCP de façon sous-chronique et répétée à celle de rats contrôles injectés avec une solution saline, dans deux tâches introduisant des changements de règles et requérant l'intégrité du cortex préfrontal: une tâche de localisation spatiale à buts variables dans un labyrinthe radial et une variante du test de tri de cartes du Wisconsin (WCST) adaptée aux rats. L'absence de différence significative entre les groupes exposé et non exposé à la drogue dans les deux tâches examinées met en doute la capacité réelle de cette drogue à reproduire, chez le rat, un syndrome fronto-cognitif déficitaire apparenté à la schizophrénie.

Alternate abstract:

According to a very widespread point of view, the daily and repeated injection of phencyclidine (PCP) reproduces in animals negative symptoms similar to those observed in human schizophrenia by creating cortical hypodopaminergia, particularly in the prefrontal cortex. This thesis is part of a research program which aims to test this point of view which, in fact, is based on little published empirical data. More specifically, the experiment reported in the dissertation compares the performance of rats treated with PCP subchronically and repeatedly to that of control rats injected with a saline solution, in two tasks introducing rule changes and requiring integrity. of the prefrontal cortex: a variable-goal spatial location task in a radial maze and a variant of the Wisconsin Card Sorting Test (WCST) adapted for rats. The absence of significant difference between the groups exposed and not exposed to the drug in the two tasks examined casts doubt on the real capacity of this drug to reproduce, in rats, a deficit fronto-cognitive syndrome related to schizophrenia.